Technocrature

Le même Macron affirmait fin avril 2021 : « Le pass sanitaire ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français. Il ne saurait être obligatoire pour accéder au lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas, ou pour aller chez des amis. » Non seulement cette technocratie qui règne et son champion qui nous gouverne, au nom de leur expertise et compétence hautement revendiquées, ont misérablement failli depuis janvier 2020 à soigner et protéger leur cheptel humain, mais ils retournent leur faillite en réussite, en détournant « l’urgence » sanitaire à leurs propres fins fondamentales : « l’accélération numérique », la mutation vers une société de contrainte automatisée.

Le terme de « technocrature » nous semble caractériser cette poussée de notre technocratie dirigeante vers cette « cyberpolice », cette « police des populations à l’ère technologique » que nous décrivons depuis Terreur et possession et dans nos enquêtes suivantes. Par « police », nous entendons comme le dictionnaire « l’organisation rationnelle de l’ordre public » (la polis), dont la « gestion » ne constitue que l’execution, de même que la digestion n’est qu’une fonction de l’organisme humain. Non seulement la technologie c’est politique, mais c’est la politique. La cyberpolice, ce n’est pas seulement le flicage numérique, mais l’organisation cybernétique de la société.

La véritable organisation d’une polis, cité/société, quelles que soient son régime de propriété, ses convictions politiques ou ses croyances religieuses, réside dans son appareillage technique et matériel. Simplement parce que les con»
traintes technologiques (c”est-à-dire les faits matériels et la rationalité technicienne ) l’emporte sur toute autre considération dans les sociétés humaines asservies au principe de réalité, au primat de l’efficacité, et in fine, à à leur propre volonté de puissance.
Toutes les sociétés, toutes les technocraties dirigeantes tendent vers cet objectif de toute-puissance. toutes cherchent « le seul meilleur chemin » d’y parvenir.

Tout au plus devons-nous conserver la distinction entre techno-despotisme « éclairé » (américain, occidental) et techno-despotisme « absolu » (chinois. oriental) même s’ils interagissent, que chacun présente certains traits de l’autre et gravite vers l’autre, en attendant leur fusion au sein d’un techno-totalitarisme mondialisé.

Cette conquête de la puissance a cependant un coût ravageur pour la nature et les hommes, notamment depuis la révolution thermo-industrielle qui a détruit en deux siècles la plus grande part de ce qui avait échappé aux destructions des sociétés paysannes, artisanales et primitives (chasseurs-cueilleurs).

Extrait d’un entretien de Pièces et main d’œuvre dans le journal La Décroissance de septembre 2021.

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