Pourquoi vous devriez vous informer autrement ? La réponse dans cette vidéo.
Moscovici et le Cercle de l’Industrie
Le cercle de l’industrie
Moscovici a vice-présidé, durant des années, jusqu’en 2012, le Cercle de l’Industrie.
Kezako ?
Un lobby. Un lobby patronal.
Qui, je recopie leur site, « rassemble 40 grandes entreprises françaises » : Total, L’Oréal, Lafarge-Holcim, Dassault, Sanofi, etc.
« Créé en 1993, le Cercle de l’Industrie est un lieu de dialogue et d’échanges destiné aux grandes entreprises industrielles… Il se distingue par sa spécificité industrielle, son engagement pour la construction européenne et son bipartisme politique… »
Une fois quittée la vice-présidence du Cercle, Pierre Moscovici le fréquente toujours, mais, comme invité. En tant que ministre de l’Économie (le 10 juin 2013), puis comme Commissaire européen aux affaires économiques et financières (8 juillet 2015, 1er juin 2017).Comment est né ce lobby ? À l’initiative de Dominique Strauss-Kahn, alors ministre de l’Industrie, comme le narrent Véronique Le Bihon et Vincent Giret dans Les Vies cachées de DSK :
Ce petit matin de février 1993, tout le CAC 40 défile en haut des Champs- Élysées. De leurs voitures avec chauffeur, descendent Lindsay Owen-Jones (PDG de L`0réal), Didier Pineau-Valencienne (Schneider), […]
À l’appel de leur ministre, Dominique Strauss-Kahn, trente-cinq patrons se rendent au siège de Publicis. Et à sa demande, encore, ils acceptent de verser 200 000 francs chacun pour son futur « Cercle de l’industrie« .
C’est que DSK le sait, déjà : les carottes sont cuites. Le Parti socialiste sera balayé aux prochaines législatives. Mieux vaut préparer son reclassement, dès maintenant « Ministre délégué à l’Industrie et au Commerce extérieur », […] il a bien rempli son carnet d’adresses, des amitiés sont nées, et une idée : défendre les intérêts des industriels à Bruxelles.
Pour bâtir l’Europe sociale, voilà qui paraît urgent à Dominique Strauss-Kahn : créer un nouveau cénacle patronal… « Il est sûr que son travail au Cercle a contribué à asseoir sa popularité parmi les patrons », témoigne Bertrand Collomb, le boss des ciments Lafarge.
Il fallait bien, plaidera-t-il ensuite, « connaître la vie des entreprises »…« Populaire parmi les patrons », il sera ainsi logiquement, nommé ministre de l’Économie et des Finances du gouvernement Jospin en 1997. Tout comme le « populaire » Jacques Delors le fut du gouvernement Mauroy. Tout comme le « populaire » Moscovici le sera du gouvernement Ayrault. Tout comme le « populaire » Macron du gouvernement Valls. Les patrons choisissent ainsi leurs propres ministres. Parmi leurs lobbyistes…
« Comment Moscovici veut en finir avec l ‘évasion fiscale. »
C’est BFM qui annonce ça, et sans ironie. Et de résumer : « Le commissaire européen aux Affaires économiques a d’abord rappelé son souhait d’établir une « liste noire des paradis fiscaux », une proposition que Bruxelles doit examiner « dans un mois ». « Il faut des sanctions », a-t-il martelé, appelant à « frapper au portefeuille » les entreprises et les pays encourageant ce genre de pratiques. »
C’est rigolo, non ?
Extraits d’un article de François Ruffin dans le journal Fakir de décembre 2017.