Moins de sécu, plus de mutuelle, plus d’inégalités

Bien que « Taxer les riches » soit un excellent slogan, ce n’est pas un programme politique ou économique qui se suffit à lui-même. Notamment parce qu’il faut aussi défendre l’État social, les services publics, la protection sociale, qui ne sont pas financés majoritairement par les plus riches : ce sont essentiellement les salarié-es, les citoyennes et les citoyens qui les financent. C’est pourquoi il faut faire en sorte qu’ils aient les moyens de les financer par eux-mêmes. Certes, il ne faut pas laisser les plus riches s’exonérer, faire sécession, créer des fuites dans le financement de ces institutions. Pour autant, il ne faut pas laisser penser que l`impôt, et plus largement les prélèvements obligatoires, ne seraient bon que pour les riches.

Prenons un exemple récent : sous prétexte de diminuer les prélèvements obligatoires, le gouvernement envisage de baisser les remboursements de la Sécurité sociale dans les consultations médicales. À la place, la complémentaire santé prend en charge le surcroît de consultations. Le prix de la complémentaire va augmenter. La Sécurité sociale recule, le prix des complémentaires augmente (ce qui en pratique est quasiment un prélèvement obligatoire).
Ce qui est inégalitaire parce que la complémentaire ne tient pas compte du salaire et peut faire payer très cher aux personnes âgées.

La conclusion c’est que la suppression d’un prélèvement obligatoire public entraîne la création d’un prélèvement privé, plus cher, plus inégalitaire. C’est pourquoi les prélèvements obligatoires, il faut les défendre en tant que tel, pour eux-mêmes et pour tout le monde, pas seulement pour les plus riches, mais de manière à ce qu’ils soient progressifs et que chacune et chacun puisse payer sa juste part.

Extrait d’un article dans Lignes d’attac de janvier 2025.

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