Pourquoi vous devriez vous informer autrement ? La réponse dans cette vidéo.
Loi climat et résilience
En octobre 2019, 150 citoyen-nes ont été tiré-es au sort pour participer à la convention citoyenne pour le climat (CCC). Pendant 9 mois, elles et ils se sont emparé-es de savoirs complexes, les ont interrogés, discutés et passés au tamis de leurs propres expériences de vie très différentes socialement et économiquement. Ils ont proposé 149 mesures visant à réduire de 40 % les émissions de GES dans un esprit de justice sociale, conformément à leur mandat. Puis pendant des semaines et des semaines, ils ont présenté et expliqué leurs propositions à de très nombreux acteurs.
Au moment où démarre le débat parlementaire sur la loi climat, issue de ce processus, où en est-on ? De nombreux-ses membres de la convention affichent leur déception : « Notre travail a été réduit à peau de chagrin », « Le projet n’est pas du tout à la hauteur ». Une déception due au rabotage des propositions qui devaient être transmises « sans filtre » à l’Assemblée nationale.
Parmi les 149 mesures, seules 19 font l’objet d’une reprise intégrale, 25 ont été écartées et 75 sont reprises seulement partiellement, dans les domaines de la rénovation thermique, des transports, de la publicité, de l’agriculture (sansfiltre.les15O.fr). Les membres de la CCC ont rendu, fin février, un verdict très sévère sur le projet de loi climat que le gouvernement a transmis pour débat aux parlementaires.Même amoindris, ces articles de la loi inquiètent encore de nombreux parlementaires pro-business de la majorité et les lobbyistes du privé, missionnés pour protéger leurs entreprises. Ces derniers n’ont pas compté leurs efforts pour mener un véritable travail de sape sur le projet de loi. Celui-ci est d’ailleurs parfaitement décrit par l’Observatoire des Multinationales dans le dossier « Qui veut la peau de la Convention climat ?« .
Un front commun d’associations et d’organisations s’organise pour intervenir dans cette bataille parlementaire et donner un large écho aux enjeux de la transition, dans un contexte de désastre sanitaire et économique étroitement lié à l’inaction climatique. L’occasion de mettre en lumière les mesures de justice sociale proposées par la CCC et les pistes de financement avancée. Attac y participera pour lutter contre cet avenir insoutenable que le gouvernement nous promet.
Article de Florence Lauzier dans Lignes d’attac d’avril 2021.