L’extrême droite au parlement

À l’Assemblée Nationale, Marine Le Pen est une grande muette. Élue députée en 2017, après treize ans passés sur les bancs d’un Parlement européen qui l’accuse d’avoir personnellement détourné près de 140 O00 euros d’argent public, elle n’a guère cherché la lumière.
Isolée, tout en haut à droite de l’hémicycle, avec six élus de son parti, elle a accompli son mandat sans éclat. Par prudence autant que par désintérêt pour l’institution parlementaire, elle a peu pris la parole en séance plénière, encore moins en commission, évitant de trop se dévoiler. Mais ses absences sont aussi parlantes que ses votes : elle a ainsi voté la prorogation de l’état d’urgence antiterroriste (6 juillet 2017), la proposition de loi Sécurité globale (24 novembre 2020), ratifié l’ordonnance réformant le code de la justice pénale des mineurs (16 février 2021).
Ces derniers mois, elle n’intervenait plus que pour dénoncer les outils de gestion de la crise sanitaire, dont les passes sanitaire et vaccinal attentatoires aux libertés, selon elle. En septembre, elle avait toutefois accepté sans ciller de proroger l’état d’urgence
sanitaire… dans les outre-mer.

 

Durant toute la législature, Marine Le Pen aura participé à moins de 10% des 4 419 scrutins publics organisés dans l’Hémicycle. Un chiffre qui, à lui seul, résume sa très faible activité au Palais-Bourbon. Alors que les députés ont eu à voter sur 43O projets de loi, propositions de loi ou résolutions lors de ces scrutins, elle ne s’est prononcée que sur 101 d’entre eux.

[…]

À trois reprises en 2021, les eurodéputés RN se sont opposés à la levée des brevets sur les vaccins. Ils ont aussi refusé (16 mars 2021) que la responsabilité des multinationales puisse être mise en cause en cas de violations des droits humains ou de dommages environnementaux. ils se sont abstenus le 15 septembre 2021 sur une résolution promouvant la présomption de salariat des travailleurs ubérisés.

 

Pour la réautorisation des pesticides « tueurs d’abeilles » dans la culture des betteraves sucrières (6 octobre 2020).
Dans le projet de loi contre le dérèglement climatique (avril 2021), le RN s’est opposé à la réduction de la publicité pour les produits polluants dans les médias, à l’interdiction de la publicité aérienne, à la taxation des engrais azotés minéraux, destinée a réduire leur usage, et a demandé de reporter au 1er janvier 2025 l’interdiction des terrasses chauffées des restaurants.

 

Le RN a voté contre la mise en place de meilleurs critères environnementaux et climatiques lors de l’élaboration de la nouvelle PAC (Politique agricole commune), en octobre 2020.
Dans le rapport sur un marché unique plus durable, il a rejeté un amendement qui proposait de durcir la formulation sur l’obsolescence (3 novembre 2020).

 

Vote contre une résolution condamnant l’interdiction de fait du droit à l’avortement en Pologne (26 novembre 2020).
Vote contre une résolution sur l’écart de salaire entre hommes et femmes (30janvier 2020). En 2016, Marine Le Pen et ses élu-es avaient voté contre la convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes.

Extraits d’un article dans Politis du 21 avril 2022.

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