Le coût du capital

Vous connaissez le coût du capital ? Ou seulement le coût du travail ? Le capital coûte beaucoup plus cher qu’il y a vingt ans. Je ne parle pas de la personne qui possède trois actions mais de celle qui a acquis 3 % d’une multinationale et qui demande 12 ou 15 % de retour sur son investissement.
La sacro-sainte croissance, non seulement c’est idiot en termes de mesure, comme le PIB qui exclut le travail domestique ou la solidarité, mais les comptes des entreprises sont aussi des fictions. Elles sortent leurs bénéfices dans les paradis fiscaux, où, par exemple, la BNP a plus de 700 filiales.
Si d’un coté vous baissez les rentrées car vous ne récupérez pas les revenus d’impôts qui vous sont dus, que vous ne faites rien pour empêcher la fuite des capitaux, et si de l’autre coté vous payez les actionnaires entre 12 et 15 % au lieu des 2 à 4 % dont ils se contentaient autrefois, vous allez avoir des problèmes de dette.
Pendant la crise de 2008, il y a eu en Europe une chute moyenne de 5 % du PIB. Il a fallu payer pour remonter l’économie. Çà a été fait, mais comme le montre Paul Krugman, 95 % de toute la croissance depuis a été au bénéfice du premier 1 % de la population. Rien, ou presque, n’a été distribué.
Depuis plus de trente ans, la part de l’économie qui va au capital croît au détriment des travailleurs. Donc le salarié achète ce qui est le moins cher, le produit chinois… Et si l’État veut continuer à honorer ses obligations comme la sécurité sociale, etc., il doit emprunter.
À part la Grèce, tous les pays, y compris l’Espagne, avaient une dette convenable avant la crise.

Extraits d’un entretien de Susan George dans Siné mensuel de mai 2014.

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