L’austérité en Grèce ne marche pas !

Baisse du chômage en Grèce ? La bonne blague ! Au contraire, le chômage de longue durée (ni indemnisé ni pris on compte) poursuit sa hausse vertigineuse et continue de faire d’innombrables victimes. En plus, des centaines de milliers de Grecs se sont exilés, dont une majorité de jeunes, qui ne pointent donc plus en Grèce. Pour finir, ceux qui parviennent difficilement à trouver du boulot sont payés beaucoup moins qu’avant. Les salaires sont en chute libre, et les contrats, quand il y en a, sont précaires. On se rapproche progressivement des emplois journaliers d’autrefois, à une époque où on ne savait pas si on aurait du travail le lendemain. Merci bien, messieurs les experts.

Hausse de la croissance ? Oui, c’est vrai, sur le papier, mais à quel prix ? La destruction des conquis sociaux, une précarité violente, toujours plus du drames et de situations épouvantables, des anciennes maladies qui réapparaissent, des enfants en état de malnutrition, des retraités qui ont cotisé toute leur vie et qui peinent à se loger et à se nourrir. Une croissance au prix de nombreuses expulsions et saisies de maisons particulières contre lesquelles des collectifs résistent en bloquant des tribunaux. Une croissance dopée par la grande braderie du bien commun, puisque tout est à vendre en Grèce, et par les grands travaux inutiles et nuisibles : extractivisme, plage bétonnées, complexes hôteliers insensés, mutation agricole chimique dévastatrice.
Une croissance des grands portefeuilles puisque les plus riches sont encore plus riches, au détriment de tous les autres. Une croissance ? Non, un pillage et une calamité.

Contrairement à ce que claironnent les dirigeants européens au sujet de la Grèce, l’austérité, ça ne marche pas. Pas du tout. Les experts qui administrent des signées à Athènes depuis des années, comme les médecins de Molière au XVIIe siècle, ne font que déplacer la richesse dans les mêmes mains au détriment de toutes les autres.
La révolte gronde à nouveau. Les grèves, manifestations et affrontements se sont multipliés en novembre et en décembre : émeutes dans plusieurs villes, actions de sabotage, grève générale, arrêt total du trafic maritime durant plus d’une semaine… Rien de ce que vous font miroiter les maîtres de l’Europe libérale et leurs valets.

Article de Yanis Youlountas dans Siné mensuel de janvier 2017.

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