L’agroécologie, clé de la résilience

Le secteur agricole est chahuté de toute part et traverse une crise sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale. L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes endommage fortement les récoltes, dégrade les terres cultivables et met en difficulté les élevages. Les rendements des principales cultures telles que le maïs, le soja, le riz et le blé sont ainsi déjà impactés […] Mais le pire est à venir. D’après la Commission européenne, la crise climatique entraînera une baisse de la production européenne de céréales de l’ordre de 1,1 million de tonnes d’ici à 2032. La Commission attend à une progression, « particulièrement à court terme », des effets du changement climatique et des facteurs économiques et politiques. Ceux-ci impactent « l’utilisation des intrants que sont les engrais, les produits phytosanitaires, les semences ou encore l’irrigation ».

[…] L’agriculture de filières intégrées et spécialisées, qui reste le modèle promu aujourd’hui, ne permet pas la souplesse et l’adaptation que nécessitent ces changements. En misant essentiellement sur l’accroissement de la productivité et les économies d’échelle, ce modèle agricole dominant n’arrive plus à encaisser les chocs. […] Le modèle le plus résilient sur le long terme face aux crises économiques et climatiques qui se multiplient et s’intensifient est l’agroécologie. Son approche systémique inclut une diversification des productions, une conduite économe et autonome et s’appuie sur des interactions, des liens et les savoir-faire développés avec son territoire. La grande majorité des publications scientifiques et techniques le démontrent.

[…] Pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, les publications de recherche montrent que « des systèmes agroécologiques, économes, recherchant notamment l’autonomie alimentaire, fourragère et herbagère, sont plus robustes économiquement et plus adaptés techniquement au dérèglement climatique ». « Même si ce n’est pas a priori l’objectif premier de l’agroécologie, elle fait très souvent le lien entre des solutions d’atténuation du changement climatique, des solutions d’adaptation et des solutions de réduction des impacts sur l’environnement ». De plus, les financements favorisant les actions de développement des techniques agroécologiques sont des financements sans regret qui vont de manière générales favoriser la résilience (l’adaptation) des exploitations face au changement climatique. ».
Alors que le monde se dirige probablement vers une hausse de température mondiale de plus de 3 °C et que les bouleversements géopolitiques mondiaux sont impossibles à prédire, il est du devoir des pouvoirs publics d’accompagner cette transition vers un modèle agricole résilient, via des financements et un accompagnement humain sur le terrain.

Extraits du rapport Résilience de l’agroécologie face aux crises économiques et climatiques dans Transrural initiative de juillet-août 2023.

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