Les sciences et le modernisme créent à la fois les poisons et les remèdes

Le développement technoscientifique fonctionne toujours comme un puissant mécanisme de dépossession. En prétendant faire passer sous sa coupe l’ensemble des domaines de la vie (le social, l’humain, la nature, le travail, le politique, etc.), la science rend obsolètes les façons les plus simples de se nourrir, de communiquer, de se déplacer, d’habiter, etc. Cette colonisation et cette destruction du quotidien par les technosciences se révèle être le meilleur vecteur d’imposition de modes de vie « modernes », et de notre intégration – via la force ou face au risque de marginalisation – dans des macro-systèmes techniques incontrôlables.
Après avoir ravagé l’environnement, détruit et artificialisé la nature, les technosciences servent aussi de plus en plus à prédire l’heure exacte des catastrophes et des cancers qu’elles produisent, à gérer les déchets, « dépolluer » et « compenser » les morts, à tenter de recréer la nature disparue et de contrôler leurs créatures artificielles… Tout cela contribuant bien sûr directement à la croissance !

Extrait d’un entretien de Céline Pessis dans le journal La décroissance d’avril 2014.
Céline Pessis vient de publier « Survivre et vivre aux éditions « L’échappée ».

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