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La France, championne d’Europe de la répression policière
Une « menace majeure pour la démocratie et les droits humains ». Voilà comment Michel Forst, rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, définit la répression des militant-es écologistes. Dans un rapport publié en février 20241, l’ancien directeur d’Amnesty International France s’inquiète de la « nette augmentation de la répression et de la criminalisation » des mouvements écologistes dans de plus en plus de pays européens.
Comme le résume Le Monde (journal), ce phénomène se retrouve :
- dans les discours politiques et médiatiques, où les militantes climatiques sont stigmatisé-es, dépeint-es comme « une menace pour la démocratie » ou des « éco-terroristes »;
- à travers le durcissement des législations : au Danemark les « extrémistes climatiques » figurent désormais sur la liste des « menaces terroristes », en Espagne le rapport du ministère public inclut le mouvement Extinction Rebellion dans la rubrique « Terrorisme international »;
- dans l’usage démesuré et brutal de la force par la police : serre-câbles en plastique en Allemagne, gaz poivré en Autriche et en Finlande, canons à eau aux Pays-Bas…,
- dans l’usage de mesures d’enquêtes et de surveillance habituellement réservées à la criminalité organisée : mises sur écoute, filatures, perquisitions, arrestations, détentions
provisoires… ;- À travers des peines de plus en plus lourdes devant les tribunaux.
Une « réponse disproportionnée » de la part des États pour Michel Forst, qui considère qu’ils « créent un climat de peur et d’intimidation » à l’effet dissuasif sur la capacité de la société à faire face à la crise environnementale avec l’urgence requise ». Et à ce petit jeu, la France se veut gagnante !
Le rapporteur de l’ONU note « La France est le pire pays d’Europe concernant la répression policière des militants environnementaux. La violence des forces de l’ordre est hors catégorie. Leurs homologues à l’étranger ne comprennent pas la manière dont les Français répondent aux manifestations, ne comprennent pas qu’on puisse user d’une telle violence ».
Le douloureux souvenir de Sainte-Soline, où des dizaines de milliers de manifestant-es venues protéger l’accès à la ressource en eau et s’opposer à son accaparement ont été accueilli-es par un dispositif policier hors-norme, le rap
pelle. Au lendemain des événements, la Ligue des Droits de l’Homme faisait une synthèse édifiante : « Tirs massifs et indiscriminés au gaz lacrymogène, armes relevant des matériels de guerre, grenades assourdissantes, grenades
explosives de type GM2L et GENL, tirs de LBD dont depuis les quads en mouvement, deux canons à eau, fusils (FAMAS)… ».
Un « usage immodéré et indiscriminé de la force sur l’ensemble des personnes présentes sur les lieux, avec un objectif clair : empêcher l’accès à la bassine, quel qu’en soit le coût humain ». Selon les organisateur-ices, entre 200 et 300 manifestantes ont été blessé-es, dont 40 grièvement, et deux en état d’urgence absolue.
Début d’un article dans la revue Sortir du nucléaire de l’été 2024.