Haro sur les jeunes

Avec Macron, les vieux ont pris cher. OK ! Mais les jeunes ne sont pas mieux lotis et, eux, ils ne sont pas sûrs de prendre leur retraite un jour. Depuis juin, j’ai fait un listing des sujets dont les médias nous ont abreuvés, concernant notre belle jeunesse. Accrochez-vous : Le crop top, le shit, le rap, les rave parties, les vacances trop longues, les trottinettes, le niveau scolaire trop bas, les puffs, l’abaya et, dernier en date : l’uniforme.
Ces sujets ont tous été abordés sous la forme d’une condamnation, d’une interdiction, d’une obligation proposée par des vieux cons qui se sont relayés pour emmerder la jeunesse.
Remarquez que les jeunes se moquent comme de leur premier pétard de la manière dont s’habillent les adultes, ce qu’ils boivent, ce qu’ils fument, comment ils se déplacent et à quel niveau se situe leur niveau intellectuel.
Le président a d’ailleurs trouvé les soutiens moraux dont il avait besoin chez ses alliés de droite toujours prêts à couper le cou aux libertés. Pourtant, sur cette jeunesse, il y a autre chose à dire : la précarité des étudiants, les révoltes des ados des quartiers populaires, les conditions des stagiaires et des apprentis dans les boîtes, le sentiment de relégation de toute une génération ignorée. Ignorée, oui. Car dans tous les sondages, les préoccupations des 15-25 ans sont claires : égalité, respect du genre, dérèglement climatique, protection du vivant. Ce gouvernement a décidé de ne parler à sa jeunesse que par l’interdit ; ce pays n’aime pas ses jeunes mais l’on se désole au journal de 20 heures que ces derniers ne votent plus. Il leur faudrait une sacrée dose d’abnégation pour avoir encore confiance dans les générations qui les ont précédés.

Article d’Étienne Liebig dans Siné mensuel d’octobre 2023.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *