FNSEA et soulèvements

La FNSEA en a rêvé, le gouvernement l’a fait : un décret de dissolution des Soulèvements de la Terre a été adopté en conseil des ministres, le 21 juin. Le lobbying du syndicat agricole majoritaire, qui ne supporte pas que son modèle agro-industriel soit remis en cause, a rencontré la volonté macroniste d’étouffer toute contestation de l’ordre présidentiel établi. Motif de cette dissolution : la « violence », qui réunit sous une même condamnation sabotages, occupations, participation à des manifestations interdites et
affrontements avec les forces de l’ordre.
Manifestement, la « violence » n’est pas jugée de la même manière selon qui la commet. Le site Global a publié un florilège d’actions de la FNSEA, menées entre 1961 et 2023 : mises à sac d’une permanence d’élu, d’un centre d’impôts ou d’un supermarché ; incendie de carcasses d’animaux arrosées de fuel ; séquestration d’une ministre ; blessures infligées à des policiers et gendarmes… Le Syndicat national des exploitants agricoles n’a pourtant jamais été menacé de dissolution. Et pour cause : comme son nom l’indique, il est conforme au modèle productiviste. Celui qui impose de creuser des méga-bassines pour pomper l’eau des nappes phréatiques, d’exploiter des carrières pour bétonner, ou de remplacer champs et forêts par des autoroutes ou des panneaux photovoltaïques.
Ce n’est donc pas une question de violence, mais bien de rapport de forces et de vision du monde, qui pousse le gouvernement à dissoudre les Soulèvements.

Début de l’édito de l’âge de faire de juillet 2023.

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