En France, le mythe du nucléaire pas cher…

Désormais, le lobby nucléaire aura du mal à maintenir le mythe d’une énergie peu chère. Il est prouvé internationalement que les énergies renouvelables notamment photovoltaïques et éoliennes, sont beaucoup moins onéreuses que l’énergie électronucléaire.

En France, depuis 75 ans, les alternatives énergétiques ont été soigneusement mises de côté, voire dénigrées, au profit du nucléaire. Les précurseurs en aérogénérateurs ont été marginalisés et l’embryon d’industrie solaire photovoltaïque a été délaissé, voire écrasé.
Pendant des décennies, le nucléaire s’est accaparé la plus grosse partie des budgets de recherche sur les sources d’énergie. Les statistiques officielles du Service des Données et Études Statistiques (SDES) montrent que plus de la moitié des crédits étatiques de recherche est toujours avalée par le nucléaire.
Et en 2021, cette filière bénéficie même d’une augmentation à 56 % (982 millions d’euros), pour soutenir le développement de petits réacteurs nucléaires modulaires appelés Small Modular Reactor (SMR).
Parallèlement, les chercheurs et industriels d’autres pays ont travaillé à construire des capteurs d’énergie renouvelable performants, notamment éoliens et photovoltaïques. Progressivement, les systèmes sont montés en puissance, améliorant leurs rendements et leurs temps de retour sur investissement.
À tel point qu’ils constituent maintenant des sources d’énergie soutenable et économique bien plus intéressantes que le nucléaire.

Ces dernières années, comme le montrent les courbes d’évolution du coût lissé de la production d’énergie électrique (LCOE) du World Nuclear Industry Status Report (WNISR), le solaire et l’éolien produisent un MWh bien meilleur marché que le « nouveau nucléaire », lequel est quatre fois plus onéreux.
Même le nucléaire dit historique (56 réacteurs français encore en exploitation) est plus cher que le solaire et l’éolien ; la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) évalue le coût de production nucléaire complet à 60,70 €/MWh. Ces données s’avérant probablement sous-estimées, bon nombre d’experts internationaux jugent que le nucléaire a perdu la bataille économique avec les renouvelables.
Actuellement, les coûts de l’éolien « offshore » croissent du fait des augmentations sur les matières premières et de l’élévation des taux d’intérêts bancaires. Mais ces mêmes causes produiront des impacts encore plus importants sur les mises en place de nouveaux réacteurs…
Alors, comment comprendre que certains continuent à promouvoir une énergie non seulement polluante et dangereuse mais aussi ruineuse ? Il faut croire que SuperPhéni×, Astrid et les actuels EPR n’ont pas suffi.

Article de Bernard Cottier et Philippe Lambersens dans la revue Sortir du nucléaire de l’hiver 2023.

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