Efficacité comparée des différentes sources d’énergie

En 2023, le nucléaire mondial avec ses 370 GW de puissance (>400 réacteurs) représente 9,5 % de l’électricité consommée, soit moins de 2 % de l’ensemble des énergies finales (consommées) ; le nucléaire européen 22 % de l’électricité ; et le nucléaire
français 65 % avec ses 61 GW (16 % des énergies finales).
Côté éolien et solaire, nous vivons une révolution électrique silencieuse mondiale : 1000 GW de puissance solaire photovoltaïque ont été installés en 30 ans et c’est actuellement +1 GW/jour l Même +3 GW/j attendus en 2030 (équivalent de +1 réacteur nucléaire ajouté par jour). Les nouvelles puissances éoliennes à ajouter sont de +100 GW/an. Les esprits jancovicieux n’en reviendront pas ! Cette révolution n’est pas du côté nucléaire qui, lui, régresse au niveau mondial. En Europe, éolien et solaire représentent 24 % de l’électricité (17 % éolien + 8 % solaire) où le rythme actuel est de +16 GW/an d’éolien et +60 GW/an de solaire. En France, c’est environ +2 GW/an d’éolien et +2,5 GW/an de solaire.

Sachant que 2/3 de l’énergie primaire nucléaire contenue dans les cailloux d’uranium sont perdus en chaleur principalement dans l’atmosphère, nous sommes en droit de faire un comparatif énergétique de cette filière nucléaire qui bluffe en calculant son poids mondial, en énergie primaire et non en énergie finale, c’est-à-dire en ajoutant ses gaspillages (les fameux 2/3), ce qui est un summum d’ineptie (plus vous gaspillez plus vous avez du poids) !
Que ce soit en termes de Temps de Retour sur Énergie grise (TRE) ou de Temps de Retour Carbone (TRC), il est difficile de calculer de telles durées pour la filière nucléaire dont la gabegie d’énergie et de matériaux sur des siècles ne sera jamais connue (déchets durant des millénaires, accidents, bombe au plutonium…). Mais on le fait pour l’éolien et le solaire.
Le TRE éolien est de 0,5 an. Le TRC éolien (CO2 lié à la fabrication du ciment, de l’acier…) est inférieur à 4 ans (<2 ans si l’on considère que les matériaux des éoliennes déconstruites au bout de 30 ans éviteront grâce au recyclage l’extraction de fer, aluminium, cuivre, la fabrication d’acier…).
Côté solaire, le silicium (silice) avec lequel on fabrique les cellules solaires des panneaux est l’élément le plus abondant sur Terre. Dorénavant un foyer de 3 personnes n’a besoin que d’un petit volume de silicium (cube tenant dans une main) tous les 40 ans. Le TRE solaire est < l,5 an, le TRC solaire < 5 ans. Une fois le TRC passé (très court par rapport à la durée de vie des panneaux > 40 ans et des éoliennes ~30 ans), ces énergies renouvelables sans combustible à l’usage émettent 0 gCO2/kWh, versus le nucléaire entre 15 et 50 gCO2/kWh (extractions-transports des combustibles-déchets en permanence !).
Et la pilotabilité ? Et le facteur de charge éolien et solaire ? Versus nucléaire ? Il faut bien comprendre que le nucléaire est pilotable uniquement à la baisse (par ajout de bore dans le cœur de certains réacteurs), mais jamais à la hausse. Idem pour l’éolien et le solaire. La seule électricité non issue des fossiles pilotable à la hausse et à la baisse est l’hydraulique.
La complémentarité de notre mix solaire-éolien-(hydraulique) entre été/hiver et jour/nuit est très bonne.
Quant au facteur de charge (FC = rapport entre l’électricité réellement produite et celle produite théoriquement à la puissance nominale), il est 2 fois meilleur pour l’éolien terrestre (25 % à 30 %) que pour le solaire (~ 15 %). Le FC de l’éolien marin français actuel est de 40 % (~ 50 % en hiver). Quant au FC du nucléaire en 2022-2023, il est de 54 %, soit 18 % si l’on reste sur le « bluff » du fameux gaspillage de 2/3 d’énergie primaire nucléaire…

Article de Sylvain Houpert dans la revue Sortir du nucléaire du printemps 2023.

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