D’où vient cette escalade de la violence ?

Le 7 octobre fut une irruption sauvage, brutale, pour terroriser la partie du peuple israélien qui se trouvait à portée des commandos terroristes du Hamas. Ces derniers n’ont reculé devant aucune horreur : ils ont tué des civils, dont des femmes et des
enfants, et ont kidnappé plus de 200 otages, pour frapper l’opinion d’Israël et du monde entier. Ils s’en sont délibérément pris, non aux seuls militaires, mais à tous les citoyens israéliens – y compris à ces centaines de jeunes qui participaient à un festival.
L’ampleur du massacre perpétré (1 200 morts) a pour but de briser tout espoir de paix. L’ampleur de la condamnation que cette abomination suscite, ainsi que l’indignation considérable qu’elle provoque, isolent la question des droits légitimes du peuple palestinien. Le Hamas renforce de fait Netanyahou, et lui donne le prétexte idéal pour fixer comme objectif de « raser Gaza ».

Le pire, c’est que ces terroristes se paraient d’une cause fondée depuis 75 ans : la reconnaissance des droits du peuple palestinien. Mais comme cette juste cause est brandie par l`extrême droite la plus obscurantiste, la plus fanatique et la plus violente, ce n’est pas un soulèvement populaire qui a eu lieu, mais un sinistre pogrom, mis en œuvre avec des moyens d’action terrifiants.
Le peuple de Gaza subit un blocus féroce depuis plus de 25 ans. Il n’a aucun contrôle sur son eau, ni sur son air, sa nourriture, son énergie ou encore son approvisionnement. Aucune liberté non plus : 2,5 millions de Gazaouis, dont la moitié d’enfants, sont étouffés dans des zones tampons, avec un no mans land de 100 à 300 mètres, des doubles barrières, 700 kilomètres de mur en béton de 9 mètres de haut, des miradors, des drones et capteurs, des tours d’observation, des check-points qui suscitent une attente aussi interminable qu*humiliante, des files de camions d’approvisionnement, pourtant en nombre insuffisant, inspectés chaque jour… Tout cela fait de Gaza une cocotte-minute sociale et nationale.

Ceux qui ont imposé une telle prison à ciel ouvert ne pouvaient ignorer qu’elle allait exploser. Pire ils ont facilité le financement par la Qatar du Hamas, le « préférant » aux mouvements de libération palestiniens laïques groupés dans l’OLP. En 2019, Netanyahou déclarait : « Quiconque veut contrecarrer la création d’un État palestinien doit soutenir le renforcement du Hamas, et transférer de l’argent au Hamas. Cela fait partie de notre stratégie ». Tout est dit là : depuis son arrivée au pouvoir, l’extrême droite suprématiste et raciste israélienne a opté pour la politique du pire, et le piège tendu à l’ennemi s’est retourné contre la population civile, le 7 octobre.

Extrait d’un article dans le mensuel de la Gauche Démocratique et sociale de novembre 2023.

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