Pourquoi vous devriez vous informer autrement ? La réponse dans cette vidéo.
Delahousse
Dimanche 17 décembre, Laurent Delahousse et Emmanuel Macron conviaient les téléspectateurs à une petite déambulation élyséenne, courtoisement appelée « entretien », mais qui avait toutes les caractéristiques du « coup de brosse à reluire ».
Le spectacle et les quantités invraisemblables de cirage déversées par l’animateur de France 2 sur son hôte ont suscité l’indignation, dont celle de journalistes de nombreux grands médias, disposés pour une fois à critiquer – le temps d’un buzz, ne rêvons pas trop – « l’art de l’interview » tel que pratiqué par un ténor de l’info.
Pourtant, les mêmes qui se sont émus de l’excès de prévenance pleine d’admiration envers Emmanuel Macron se délectent habituellement de la spectacularisation de l’information portée par ces grand-messes télévisuelles que sont les interviews présidentielles et n’avaient par exemple rien trouvé à redire lorsque Laurence Ferrari et David Pujadas avaient laissé Nicolas Sarkozy transformer un entretien du même genre en monologue monarchique.
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Ainsi donc, les impertinents ayant critiqué le journalisme de révérence à la mode Delahousse sont « jaloux », « grincheux », « haineux », « aigris » et « perfides » ! Il est vrai que mesuré à l’aune de sa pugnacité et du ton que leur héros réserve à ses puissants interlocuteurs, le monde doit sembler bien cruel au fan-club de Laurent Delahousse…
Nous écrivions dans notre précédent article qu’à n’en pas douter, les candidats honorés – c’est une condition sine qua non – d’être conviés à badiner avec le souverain en sa demeure ne manquent pas. La liste est-elle pré-établie ?
Nous remercions Laurent Delahousse d’avoir compilé pour nous les éloges futiles et complaisants de son exercice de communication. En plus d’être une mise en scène égocentrée et pathétique, cette revue de presse a le mérite d’illustrer deux traits des journalistes dominants : l’incapacité à questionner leurs pratiques et la défense corporatiste et jusqu’au-boutiste d’une vision servile et superficielle de leur métier.
Article de Pauline Perrenot pour Acrimed