Que tout change pour que rien ne bouge !

Il y a d’abord ceux qui pensent qu’il faut que tout change (pour les salariés) pour que rien ne bouge (pour leurs protecteurs). On fait donc un premier gros paquet. Baisse massive des dépenses publiques, suppressions tout aussi massives de fonctionnaires, baisse de l’imposition des sociétés, suppression ou rabotage massif de l’I.S.F au profit des plus fortunés, énième contre-réforme des retraites, promotion des complémentaires privées de santé… On n’en finirait pas d’aligner les mesures qui rassemblent Fillon et Macron. Le bréviaire libéral de la Commission européenne y est décliné avec constance et, à peine, quelques nuances.
On y retrouve tout ce qui a plombé 1’économie depuis trente ans et surtout, énorme dommage pas du tout collatéral, ce qui a enfoncé chaque année un peu plus les salariés dans la mouise.

Le principal credo commun de ces ayatollahs-candidats ? Il faut « libérer les énergies ». Les salariées sous-payées, épuisées par des conditions de travail de plus en plus inhumaines, aimeraient bien qu’on la libère un peu, leur énergie. Histoire de ne pas perdre leur vie à tenter de la gagner. Mais ce n’est pas de ce côté-là que lorgnent les deux compères. Car l’énergie réside essentiellement pour eux chez les patrons.
Pardon, il faut dire entreprises, c’est plus « moderne » et moins ravageur pour les esprits. Il faut donc encore davantage « simplifier » le droit du travail, « assouplir » les 35 heures, soumettre l’évolution des conditions de travail au chantage permanent à l’emploi par des référendums, à l’initiative de l’employeur si nécessaire (Fillon). Mais aussi, de façon paradoxale, étatiser l’Unedic (trop de dialogue tue le dialogue sans doute).

Début d’un article de Pierre Concialdi dans Siné mensuel de avril 2017.

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