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Bruno Le Maire, menteur ou incompétent ?
Au début de l’année 2022, Bruno Le Maire affirmait que l’inflation serait passagère et reviendrait vite à des niveaux faibles. Le 1er juin, il était contraint de reconnaître qu’elle venait de connaître une accélération significative. A ce moment-là, « l’expert » de Bercy tablait sur « une baisse de l’inflation en fin d’année »…
En décembre 2022, la hausse des prix à la consommation a légèrement ralenti, selon l’lnsee, mais pour s’établir à 5,9 % sur un an, après 6,2 % en octobre et novembre. Ce sera finalement une inflation annuelle de + 5,2 % en 2022, selon l’lnsee.
Le déni érigé en politique
« Nous avons protégé le pouvoir d’achat des ménages », ment le numéro deux du gouvernement, qui affirme toutefois mesurer « à quel point la flambée des prix alimentaires qui se poursuit pénalise beaucoup de nos compatriotes, en particulier les plus modestes ». Celle-ci atteint 12,1 %, en décembre 2022, toujours selon l’lnsee. Sûrement davantage, au dire de nombreux experts.
Le 5 janvier 2023, comme il n’y a pas eu la baisse qu’il avait annoncée, Bruno Le Maire dit alors viser « 5 % d’inflation début 2023 », « 4 % fin 2023 » et même « 2 % » courant 2024″. Ce qui ne se produit pas davantage. Au premier trimestre 2023, ce sont portions réduites, repas supprimés, renoncements à certains achats alimentaires… Dix millions de personnes se privent de repas, dont deux millions qui ont sérieusement faim… L’inflation atteint 17 % dans l’alimentation et frappe les habitudes des Français dans leur manière de manger et de faire les courses. Mentant toujours, le ministre de l’Économie réitère l’objectif du gouvernement : faire baisser l’inflation en 2023. « La croissance française se maintiendra cette année et l’inflation devrait commencer à refluer mi-2023 », assure-t-il alors. La Banque de France estime de son côté que l’inflation annuelle devrait s’élever à 5,6 % en 2023, soit une révision à la hausse par rapport à ses précédents chiffres, puis à 2,4 %, en 2024.
Le 17 avril 2023, Macron met en cause « les forces de la spéculation » ou « les puissances étrangères ». Au détour d’une phrase, sans rien proposer contre. « Nous y sommes », annonce ensuite Bruno Le Maire, le 31 mai 2023. selon une première estimation de l’Insee « l’inflation a ralenti en France en mai pour s’établir à 5,1 % sur un an », après avoir atteint 5,9 % en avril et plus de 6,7 % en début d’année. Mais ces prévisions à la baisse ont, depuis, été systématiquement balayées par les faits.La vérité des prix ?
« Comprenez bien ce que je dis : l’économie française, une fois encore, a des bons résultats. Nous créons des emplois et l’objectif est de créer des emplois toujours mieux qualifiés et mieux rémunérés », explique Bruno Le Maire. C’est encore faux, il y a toujours six millions de chômeurs toutes catégories confondues. Les emplois créés sont non-salariés, surtout des autoentrepreneurs bidons et pauvres (2,4 millions, comme le démontre François Ruffin à l’Assemblée nationale). Les seuls « bons » résultats, c’est la hausse phénoménale des marges des grandes entreprises, surtout dans la grande distribution.Une fois les variations saisonnières corrigées, les prix à la consommation ont encore augmenté de 0,8 % en août 2023. Sur un an, au final, l’inflation est passée de 4,3 % en juillet à 4,8 % en août, relève l’lnsee, le 31 août. Selon la Banque de France, elle s’établirait finalement à 5,6 % en moyenne annuelle, et à 4,4 % pour l’inflation hors énergie et alimentation. Mais les chiffres de l’inflation alimentaire s’envolent : de 17 à 19 %. et même à 21,5 % selon les études.
En dépit de tout ce qu’a dit Bruno Le Maire, l’inflation restera donc élevée jusqu’à la fin de l’année 2023 entre 5,5 et 6,5 %. Il faudrait maintenant « attendre fin 2024 pour la voir refluer aux alentours de 3 % », selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Mais qui peut décemment le croire après tant d’erreurs accumulées ?
Cette forte hausse générale des prix à la consommation va affecter aussi bien le pouvoir d’achat des ménages que la croissance du PIB français et le niveau de chômage du pays. En outre, avec la hausse continue des taux d’intérêts de la BCE, une récession autrement plus grave menace. En résumé, Le Maire s’est tout le temps trompé, a tout le temps menti, a tout le temps refusé d’agir et il nous mène dans le mur. On a connu des meilleurs bilans !
Article de Gérard Filoche paru dans le mensuel de la Gauche Démocratique et sociale d’octobre 2023.