Pourquoi vous devriez vous informer autrement ? La réponse dans cette vidéo.
48 milliards de soutien au système alimentaire
Le premier constat, c’est que les acteurs de la transformation et de la distribution tirent leur épingle du jeu au détriment d’autres. Depuis les années l970, les prix agricoles ont été divisés par deux alors que les marges des industriels ont explosé. Leur bénéfice net a atteint 21 milliards d’euros en 2021 en France ! L’étude montre que le rapport de force est à l’avantage des industries, amont et aval. Tant que ce déséquilibre persistera, les revenus des agriculteurs resteront faibles.
Le deuxième constat est lié a l’existence de trois modèles dans ce système. Le modèle « volume compétitif », qui compense des faibles coûts de vente par de gros volumes et des produits standardisés. Le modèle « volume peu compétitif », avec des agriculteurs et entreprises qui ne peuvent pas rivaliser, notamment sur les marchés internationaux et donc des fermes qui disparaissent et partent à l’agrandissement. Il y a bien le modèle « valeur », des productions sous signe de qualité. Mais il ne fait pas système. Les échanges, la distribution et la transformation sont conçues pour le modèle volume, il n’y a donc pas de débouchés pour la qualité.
Le troisième constat, c’est l’importance des dépenses pour financer un système qui ne marche pas. On a relié de façon comptable un impact négatif à une dépense publique. Il y a beaucoup de choses, inestimables, qui ne sont pas prises en compte, comme la perte de biodiversité, d’espérance de vie… Au total, on a identifié 48 milliards d’euros de soutien de la puissance publique au système alimentaire. Cela veut dire qu’on a des moyens, mais qu’il faut les réorienter. Le rapport comptabilise 19 milliards d’euros de dépenses qui ont un impact négatif, dont 12 milliards sur la santé, par exemple avec la hausse du diabète et des traitements associés. C’est aussi la somme des dépenses pour la défiscalisation et l’exonération de charges pour les bas salaires. C’est très proche des 21 milliards de bénéfices de l’amont et l’aval en 2021.
On nous vend des lois pour « créer » de l’emploi, mais cela engendre des trappes à bas salaire et une baisse de nos cotisations, donc de notre salaire différé… pour finalement augmenter la TVA, qui est l’impôt le plus injuste qui existe !
Extrait d’un article de Fabrice Bugnot dans Transrural initiative d’octobre 2024.