Pourquoi vous devriez vous informer autrement ? La réponse dans cette vidéo.
Tabou : la répartition des richesses.
Combien faut-il aujourd’hui en France pour vivre décemment et participer à la vie sociale ? Un rapport de L’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) vient d’apporter la réponse à l’issue d’une recherche de plus de deux ans, en publiant des
budgets de référencepour quelques familles types.Avec un logement en parc social, le budget minimum s’élève à 1424 euros pour une personne seule et à 1985 euros pour un couple sans enfant. C’est plus évidemment, pour les ménages avec deux enfants : 2599 euros pour une famille monoparentale et 3284 pour les couples. Avec un logement en parc privé, il faut ajouter entre 150 et 250 euros. Dans tous les cas, on est très loin du niveau de vie garanti par les minima sociaux qui couvrent environ la moitié de ces budgets. C’est le premier enseignement majeur de cette recherche.
Deuxième constat : environ 40 % des ménages ne disposent pas de ce budget minimum et doivent se serrer la ceinture. Cette moyenne masque des écarts très importants : 95 % des familles monoparentales avec deux enfants sont dans le rouge, mais
seulement12 % des couples sans enfant. Pour les autres familles, ce pourcentage est d’environ 40 %.La précarité de l’emploi et la faiblesse des salaires expliquent largement cette situation. Avec les impôts et les prestations sociales, il faut en effet gagner 2,1 Smic dans une famille monoparentale pour atteindre le budget minimum. Or les trois quarts des salariés gagnent moins dans l’année. (…)
Conclusion plus générale : notre société dispose largement des moyens nécessaires pour permettre à tous d’accéder à un niveau de vie minimum décent. On peut estimer qu’environ 800 milliards sont nécessaires pour cela, soit 60 % du revenu disponible total des ménages. Mais ce revenu est très inégalement réparti. Une large partie de la population n’a pas accès au minimum nécessaire tandis que le surplus se concentre sur une petite frange de ménages : près de la moitié va aux 5 % de ménages les plus aisés.(…)
Dans notre pays, comme à l’échelle de la planète, cette question de la répartition reste centrale.
Extraits d’un article de Pierre Concialdi dans Siné mensuel d’avril 2015.