Politique antisociale et de plus en plus réactionnaire

Écologie, lutte contre les violences sexistes et sexuelles, progressisme dans l’accueil| des migrants, priorité à l’éducation… Reniement après reniement, le macronisme apparaît, deux ans à peine après la réélection sans enthousiasme de son héraut, dans toute sa nudité : une faction vouée corps et âme à la valorisation du capital et prête à tous les mauvais coups pour rester aux affaires et empêcher par là même l’affirmation d’une alternative de gauche à sa politique antisociale et de plus en plus réactionnaire.

Malgré les discours de circonstance d’un éphémère ministre de l’Éducation nationale, le tandem Macron-Attal poursuit sa politique de casse des services publics à grands coups d’austérité budgétaire. C’est Bruno Le Maire qui mène la danse, au point que Nicole Belloubet en est réduite à reconnaître qu’il faudrait plus d’enseignants remplaçants, mais qu’il n’y a guère de solution dans l’immédiat… Quant à l’impérieuse transition écologique, elle est renvoyée à plus tard au nom d’une rigueur budgétaire introuvable, et suite à l’édifiant recul du pouvoir devant l’agro-industrie…
Éducation et respect de |’environnement, ou soumission aux ultra-riches et aux lobbyistes : on a décidément les priorités qu’on mérite ! Et voilà que nos indignes gouvernants ajoutent à la politique de soumission du corps social à la finance-reine celle du bâton, en s’en prenant frontalement à la liberté d’e×pression, notamment sur la question du conflit israélo-palestinien.

Condamnation du secrétaire de l’UD CGT du Nord ; interdiction de réunions insoumises au nom du maintien de l’ordre public ; convocation de Rima Hassan et de Mathilde Panot par la police dans le cadre d’enquêtes pour « apologie du terrorisme » ; suspension de Guillaume Meurice par la présidence de Radio France… Il est de plus en plus clair que, pour ce pouvoir et ses représentants les plus zélés dans les administrations et les entreprises publiques, la liberté d`expression s’arrête là où commence la critique du gouvernement criminel et extrémiste de Benjamin Netanyahou.

Ce que cherche le pouvoir, c’est d’imposer une tension au sein de l’électorat pour diviser la gauche et apparaître comme le seul « recours » face à l’extrême droite et au RN dans la perspective du scrutin européen du 9 juin prochain. Il va sans dire que ce choix est non seulement dangereux, car il désigne la gauche comme l’ennemi n°1 – et banalise du même coup l’extrême droite -, mais aussi irresponsable, puisqu’il y a malheureusement fort à parier que le RN, immunisé face à la pestilence depuis sa naissance, sorte seul vainqueur de cette séquence nauséabonde imposée par un pouvoir aux abois.

Début de l’édito de « Démocratie et socialisme », le mensuel de la Gauche Démocratique et sociale de mai 2024.

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