Le RN vote contre toute mesure sociale

Comme l’a rappelé à plusieurs reprises notre ami François Ruffin, le RN, qui se présente comme le parti des petits et des humbles, n’est rien d’autre que l’autre parti des riches. Les masques sont tombés sur la question de la retraite à 64 ans et gageons que ce n’est qu’un début.

Combien de fois pouvait-on lire le mot « profit » dans le 36 pages officiel de Marine Le Pen lors des dernières élections présidentielles ? Zéro ! Et le mot « bénéfices » ? Encore zéro ! Peut-être « dividendes » ? Toujours zéro ! C’est bien simple : pour le RN, l’exploitation, ça n’existe pas. Critiquer explicitement le profit mettrait en effet la formation frontiste en porte-à-faux avec son électorat historique de commerçants et de petits patrons qui, pour reprendre la formule de Jaurès, « parce qu’il n’a pas récolté sans peine, s’imagine avoir semé ». Mais surtout, le RN de Marine Le Pen, qui aspire fiévreusement au pouvoir, entend pour ce faire obtenir le blanc-seing de fractions décisives de la bourgeoisie. Ce qui implique de mettre en sourdine les éléments saillants de sa démagogie sociale, conçue dans le passé pour séduire les secteurs les moins politisés du salariat.

[…]

Ce qui précède est déjà signifiant. Mais c’est quand on s’intéresse aux positionnements en contre des députés.es RN que l’inventaire devient tout bonnement édifiant. Elles et ils ont en effet voté contre :

  • l’augmentation du Smic ;
  • l’indexation des salaires sur les prix ;
  • la revalorisation des traitements des fonctionnaires de 10 % ;
  • l’augmentation des petites retraites ;
  • la suppression des aides publiques aux entreprises qui ont augmenté les dividendes sans augmenter les salaires ;
  • le blocage des prix de première nécessité et la gratuité des premiers mètres cubes d’eau ;
  • le gel des prix des loyers et la revalorisation des APL de 10 % ;
  • le rétablissement de l’ISF ;
  • la taxe sur les superprofits et celle sur les revenus supérieurs à 3 millions d’euros ;
  • le renforcement de la fiscalité sur les plus riches (TVA sur les produits de luxe, taxes sur les logements vacants, sur les résidences secondaires, sur les yachts et les jets privés) ;
  • l’augmentation des moyens pour lutter contre la fraude fiscale.

[…]

  • la gratuité de la cantine et des fournitures scolaires pour les familles les plus modestes;
  • la revalorisation des bourses étudiantes ;
  • l’allocation d’un milliard d’euros à la lutte contre les violences faites aux femmes ;
  • la baisse de la TVA sur les transports en commun ;
  • le conditionnement du versement des aides publiques aux grandes entreprises au respect de certaines contraintes écologiques ;
  • l’instauration d’un impôt sur la fortune climatique.

[…]

Extraits d’un article de « Démocratie et socialisme », le mensuel de la Gauche Démocratique et sociale de juin 2024.

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