Pourquoi vous devriez vous informer autrement ? La réponse dans cette vidéo.
Le logement en France
[…] Pendant ce temps, l’État a continué à empocher un pognon de dingue grâce au logement cher : près de 80 milliards de prélèvements fiscaux liés au logement en 2020, ce qui représente aujourd’hui deux fois plus que le montant des aides au logement. Ce ratio était de 1,3 en 2010. Sous l’effet de la hausse des prix immobiliers et fonciers et des coûts qui y sont liés, le pactole de ces prélèvements n’a cessé d’augmenter depuis dix ans, (5,5 % du produit intérieur brut en 2020 contre 2,8 % en 2010) tandis que les aides diminuaient (1,6 % du PIB en 2020 contre 2,2 % en 2010).
Bref, l’État encaisse de plus en plus grâce au logement cher et réduit toujours plus ses efforts pour loger la population. Le choc d’offre promis par le candidat Macron a fait pschitt : la construction neuve (privée et sociale) a diminué de plus de 12 % entre 2017 et 2020, et jamais on n’a enregistré autant de logements vacants – plus de 5,1 millions aujourd’hui -, ce qui renforce la pénurie de logement et la spéculation. Résultat : les bailleurs privés empochent des profits insolents tandis que les ménages galèrent de plus en plus pour s’installer.
On pourrait continuer à aligner les chiffres, ils disent tous la même chose : jamais le droit au logement n’a été aussi frontalement massacré que sous le quinquennat Macron. Les organisations syndicales et les associations réunies dans une plateforme unitaire interpellent les candidats à la présidentielle sur cette situation catastrophique. Outre des mesures d’urgence pour cesser les expulsions sans relogement et respecter le droit à l’hébergement des sans-abri, la plateforme demande que les aides retrouvent simplement leur niveau de 2010. Cela permettrait de dégager chaque année 15 milliards de plus pour construire une politique du « logement pour tou.te.s » et lancer notamment la production annuelle d’au moins 500 000 logements sociaux à bas loyer. La plateforme unitaire ne demande pas l’impossible, juste le nécessaire. On attend les réponses des candidats.
Extrait d’un article de Pierre Concialdi dans Siné mensuel de février 2022.