Pourquoi vous devriez vous informer autrement ? La réponse dans cette vidéo.
Le bonheur des fonctionnaires
La glissade se fait sentir depuis des décennies. Selon les données du Snes-FSU, nos chères têtes blondes et moins blondes auront moins de profs en 2022. Dans 62% des établissements scolaires, un instit manque à l’appel depuis septembre. Idem chez les soignants où, rien qu’à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), on continue de faire tourner la machine avec 1000 postes d’infirmiers vacants. La jeunesse, cette ingrate, ne se laisse plus séduire par la sécurité de l’emploi. Entre 1997 et 2018, le nombre de candidats aux concours de la fonction publique de l’État est passé de 650000 à 228000.
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Dans les tribunaux, les magistrats se lèvent, se barrent, et le font savoir. C’est le cas de… […]
Le fossé entre l’idéal et la réalité est encore plus large dans la protection de l’enfance. Riley, assistante éducative en milieu ouvert, l’observe depuis des années et commence à craquer : « je viens d’être arrêtée pour surmenage. D’après mon médecin, je suis à la limite du burn-out. Je suis une passionnée et aujourd’hui mes valeurs ne sont plus en accord avec la réalité de mon métier. On me demande de protéger des enfants, d’accompagner des familles, et on ne me donne pas les moyens pour le faire. Les derniers placements d’enfants ordonnés par un juge, donc par une personne qui reconnaît que ces gamins sont en danger, n’ont débouché sur rien. Faute de place en centre ou en famille d’accueil, ces enfants sont laissés au domicile de leurs parents. » Un crève-cœur pour celle qui continue à maintenir le lien avec ces jeunes battus ou maltraités le temps qu’une place se libère des semaines, voire des mois plus tard. « Personne ne se soucie de la culpabilité que ça entraînerait chez nous si un drame se produisait. De l’impuissance que l’on ressent tous déjà », ajoute-t-elle. Les pansements collés à répétition sur la jambe de bois de la protection de l’enfance, elle n’en peut plus. « Les politiques s’en foutent, de tout ça. Je suis partagée entre la culpabilité de partir et celle de me protéger et d’arrêter le social pour toujours. »
Ce choix cornélien, Vanessa aussi a dû le faire. Infirmière en unité de soins continus en réanimation, elle a quitté en 2021 le CHU dans lequel elle bossait depuis une dizaine d`années, pour sauver sa peau et sa santé mentale […]
Extraits d’un article de Ludovic Clerima dans Siné mensuel de novembre 2022.