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Greenwashing de la commission européenne
Les groupes de défense de l’environnement au Club de Rome en passant par la puissante coalition d’investisseurs IIGCC, qui pèse 50 000 milliards de dollars d’actifs et réunit plus de 370 institutions, les critiques ne cessent de pleuvoir. Tous accusent la Commission européenne d’avoir dévoyé un outil qui devait être la pièce maîtresse de la stratégie finance durable de l’Union européenne (UE) pour en faire un nouveau standard du greenwashing.
La Chine et la Russie, deuxième producteur de gaz au monde, ont exclu le gaz de leur taxonomie. La Corée du Sud en a écarté le nucléaire, et la norme ISO a décidé de bannir les deux. Mais l’UE soi-disant leader de la finance durable et de la lutte contre le dérèglement climatique, décide de les inclure. Ce qui, au passage, ruine la crédibilité de l’outil et risque de saper ses chances d’atteindre ses propres objectifs en matière climatique, trompant ainsi les investisseurs sur la direction à donner d’urgence à leurs capitaux.
D’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la neutralité carbone à l’horizon 2050 suivant une « trajectoire 1,5 °C » implique de multiplier par six la production d’électricité à partir du solaire et de l’éolien d’ici à 2030, et de décarboner totalement la production d’électricité européenne d’ici à 2035.
La Commission ne piétine pas seulement le travail et les recommandations des membres de la plateforme finance durable de l’UE et, précédemment, du groupe technique d’experts sur le financement durable (TEG). Elle va aussi à l’encontre des standards qui existent
déjà au niveau européen en matière de finance durable (il est à relever que le nucléaire et le gaz sont également exclus du label français Greenfin) et rend de facto la taxonomie inutile […]
Début de l’article de Lucie Pinson dans Politis du 27 janvier 2022.