Pourquoi vous devriez vous informer autrement ? La réponse dans cette vidéo.
Didier Lallement, un grand affectif
Le 20 octobre 2022, Didier Lallement, secrétaire général de la Mer, publie un livre-entretien (L’Ordre nécessaire) avec l’ancien chef du service politique de France Info (Jean-Jérôme Bertolus), dans lequel il revient sur son expérience d’ex-préfet de police de Paris. Mais l’immanquable tournée promo n’a que trop peu été l’occasion de revenir (notamment) sur son bilan à la tête de la préfecture de police de Paris (mars 2019-juillet 2022). Au contraire, une douce mélodie fut chantée dans Paris Match, le JDD et L’Express : celle de la « métamorphose »…
« Un maintien de l’ordre violent, des propos méprisants, voire insultants, et des déclarations mensongères : c’est ainsi que pourraient se résumer les trois années passées par Didier Lallement à la tête de la préfecture de police de Paris », synthétisait Mediapart. « Le bilan [concernant les journalistes] du préfet Didier Lallement est indubitablement négatif », détaillait encore RSF (Reporters sans frontières).
Mais dans Paris Match (12 oct.), on s’intéresse à l’homme derrière l’uniforme, plutôt qu’au bilan du préfet : Il est méconnaissable. Didier Lallement a tout lâché, l’uniforme, le phrasé schlagué, le masque glacial, surjoué sous la casquette, sans craindre d’être le préfet le plus détesté de la 5e République.
Le voilà dans une brasserie parisienne, jeans, barbe de hipster, le regard philosophe, presque doux. « Doux », le Journal du dimanche (16 oct.) l’est aussi assurément. Sous la plume de Catherine Nay, on « respire » : Il respire, cela se voit. Il émane de lui quelque chose de très doux que n’imaginerait pas la cohorte de ses détracteurs tant sa réputation de mauvais caractère voire de « brute épaisse » est établie. […]
« Bien sûr, continue Catherine Nay, les manifs ont laissé de mauvais souvenirs, il y a eu des blessés par des tirs de LBD. » Un détail…
« Mais il a changé la doctrine en engageant les effectifs au plus près des manifestants pour maîtriser la foule. » Nous voilà rassurés ! Pour une conclusion toute en révérence : « Le 27août, Didier Lallement a fêté ses 66 ans. Le bruit et la fureur autour de lui s’estompent, on découvre un grand affectif. »
Extraits d’un article du magazine trimestriel Médiacritiques de janvier 2023, édité par l’association Acrimed.