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Capitalisme et création monétaire
Le système actuel de création monétaire permet au capitalisme, tel qu’il est mondialement configuré aujourd’hui, c’est-à-dire sous la forme du grand capitalisme oligopolistique articulé autour d’entreprises nationales et transnationales, tout simplement d’exister.
Contrairement à l’analyse sommaire des marxistes traditionnels, l’essence du capitalisme n’est pas la propriété privée des biens de production, mais c’est le système de création monétaire. La propriété privée des biens de production, c’est l’atelier de l’artisan et la machine de la petite manufacture, or ce n’est pas cela le capitalisme ! Le capitalisme, c’est l’afflux financier démesuré et discriminatoire qui va permettre à une entreprise de devenir oligopolistique, et qui va lui permettre, de ce fait, d’écraser la concurrence et d’exploiter l’individu au travail.
Il y a réellement une confusion à lever, une distinction à bien pointer, entre l’entreprise individuelle et libérale, c’est à dire entre l’individu agissant qui utilise des biens de production pour assurer son activité, et le grand capitalisme qui ne peut s’exprimer et exister que grâce à la collecte de capitaux issus de la création monétaire débridée et incontrôlée des banques (comme le fameux « quantitative easing », par exemple).C’est donc bien le système de création monétaire actuel, tel que nous le connaissons, qui permet au capitalisme d’exister.
Le capitalisme n’est pas un état naturel de l’être humain, une sorte de penchant pervers de l’individu contre lequel un État vertueux devrait lutter en créant des lois, c’est, au contraire, un système artificiel créé de toutes pièces par L’État lui-même par le biais d’une législation ad hoc, dictée par des lobbies économiques détenant le pouvoir par le jeu de la démocratie représentative.
Il est donc nécessaire et indispensable d’abolir ce système de création virtuelle, illimitée et débridée par le réseau bancaire. Car, en fin de compte, ce système bancaire « est » lui-même le capitalisme. Capitalistes, banquiers et politiques ne font qu’un, ce sont les mêmes personnes qui gèrent les entreprises transnationales, qui sont en charge du système bancaire mondial et qui gouvernent les nations.
Extrait du livre « Anthropologie de la décroissance » de Christian Laurut.
Voir Démocratie Directe et Résilience.