Le prix du nucléaire

Si le budget des chantiers nucléaires était suivi comme celui d’un chantier de maison, les plus de 500 % d’augmentation du prix de l’EPR de Flamanville depuis les plans de conception auraient mis un coup d’arrêt définitif aux projets actuels et futurs!
Et voici qu’on apprend que le prix des potentiels EPR2 a bondi de +30 % en 2 ans ; quelle surprise !! Rappelons à ce propos que les plans des EPR2 sont loin d’être aboutis et que le passage de l’EPR aux EPR2 fait perdre la double paroi en béton de l’enceinte de confinement pour une paroi simple…
Les potentiels EPR2 suivent donc la même dérive des coûts que leurs cousins EPR. Il ne faut pas regarder ces mensonges organisés, échelonnés, assumés par EDF-Framatome, comme une fatalité ; il nous faut changer notre regard sur le monde énergétique actuel, local et national.
À l’heure du kWh éolien à 6 centimes d’euros et du kWh solaire à moins de 5 centimes d’euros, le kWh nucléaire historique (« amorti ») est officiellement réévalué depuis novembre 2023 à environ 7 centimes d’euros, et le kWh des EPR serait déjà à plus de 12 centimes d’euros. L’effet ciseau entre baisse du coût du solaire et hausse des coûts du nucléaire s’accélère puisque l’industrie atomique n’intègre pas l’augmentation des prix due à la raréfaction du minerai d’uranium (extraction quotidienne de plus en plus difficile) et aux démantèlements démentiels des installations nucléaires (matériaux contaminés impossibles à recycler). On savait le nucléaire disqualifié environnementalement (pollutions sol-air-eau, option climatique classée par le Giec près de 10 fois moins efficace que le solaire et l’éolien, etc.) ; le voici définitivement disqualifié économiquement !

Édito de la revue Sortir du nucléaire du printemps 2024.

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