La WAI (Web Accessibility Initiative) du W3C (World Wide Web Consortium) a défini des normes pour rendre les contenus numériques accessibles à tous : les WCAG (Web Content Accessibility Guidelines).
Ces normes ont été traduites en français pour donner le RGAA (Référentiel général d’accessibilité pour les administrations) et le référentiel AccessiWeb HTML5/ARIA, édité par l’association Braillenet.
Principe 1 : Perceptible
L’information et les composants de l’interface utilisateur doivent être présentés à l’utilisateur de façon à ce qu’il puisse les percevoir. Cela doit se traduire par le fait de :
- Proposer des équivalents textuels à tout contenu non textuel qui pourra alors être présenté sous d’autres formes selon les besoins de l’utilisateur : grands caractères, braille, synthèse vocale, symboles ou langage simplifié.
Les éléments non textuels à traiter : les images, les icônes, les boutons graphiques, les zones cliquables ou encore tous les contenus sonores ou vidéo. - Proposer des versions de remplacement aux médias temporels
Exemple : fournir un équivalent textuel à une vidéo et/ou fournir une version sonore des sous-titres. - Créer un contenu qui puisse être présenté de différentes manières sans perte d’information ni de structure (par exemple avec une mise en page simplifiée).
Les utilisateurs voyants peuvent percevoir la structure d’une page par différents indicateurs visuels, les titres sont souvent dans une couleur différente et dans une taille de caractère plus grande, les paragraphes sont séparés visuellement par des espaces blancs, les listes ont une puce graphique, les informations de même nature peuvent être groupés en ayant un fond de couleur spécifique. Ce type d’information visuelle doit par exemple pouvoir être restituée à tous les utilisateurs y compris les personnes non voyantes. - Faciliter la perception visuelle et auditive du contenu par l’utilisateur, notamment en séparant le premier plan de l’arrière-plan.
- Rendre l’information véhiculée par la couleur perceptible pour tous les utilisateurs en situation de handicap visuel. Notamment, permettre l’accès à l’information aux personnes aveugles, mal voyantes (déficiences de perception des couleurs, dégénérescence maculaire liée à l’âge…), utilisant des feuilles de styles personnalisées ou ayant un écran monochrome ou avec un nombre de couleurs limité.
Principe 2 : Utilisable
Les composants de l’interface utilisateur et de navigation doivent être utilisables. Cela doit se traduire par le fait de :
- Rendre toutes les fonctionnalités accessibles au clavier.
Certains utilisateurs ayant un handicap moteur ou visuel n’utiliseront par exemple que le clavier ou un périphérique adapté pour naviguer. De plus, il est à noter que de nombreux terminaux mobiles ne proposent pas d’interface souris mais uniquement une interface clavier. - Laisser à l’utilisateur suffisamment de temps pour lire et utiliser le contenu.
Certaines personnes souffrant d’incapacités mentales ou visuelles peuvent avoir besoin de plus de temps pour lire un texte. Les limites de temps peuvent rendre impossible la lecture ou la manipulation de l’interface pour ces personnes. - Ne pas concevoir de contenu susceptible de provoquer des crises.
A certaines fréquences, les changements brusques de luminosité des couleurs à l’écran, comme les effets stroboscopiques (flash), peuvent provoquer chez certains utilisateurs des crises d’épilepsie. - Fournir à l’utilisateur des éléments d’orientation pour naviguer, trouver le contenu et se situer dans le site.
Les personnes utilisant un lecteur d’écran, un agrandisseur, les personnes qui ont une limitation cognitive ou celles qui ne se servent que du clavier pour cause de limitation motrice lisent la page de manière linéaire. De ce fait, des liens internes à la page ou les titres de hiérarchie leur permettent soit d’accéder directement à l’information qui les intéresse, soit de sauter d’autres informations qui ne les intéressent pas et de gagner ainsi un temps précieux.
Principe 3 : Compréhensible
Les informations et l’utilisation de l’interface utilisateur doivent être compréhensibles. Cela doit se traduire par le fait de :
- Rendre le contenu textuel lisible et compréhensible.
Permettre aux navigateurs, aux aides techniques et aux autres agents utilisateurs de disposer des informations nécessaires à la restitution correcte du contenu quelle que soit la langue - Faire en sorte que les pages apparaissent et fonctionnent de manière prévisible.
Permettre aux utilisateurs d’anticiper le résultat de leurs actions lorsqu’ils interagissent avec le contenu notamment lorsqu’ils naviguent au clavier au travers de l’interface - Aider l’utilisateur à éviter et à corriger les erreurs de saisie.
Permettre aux utilisateurs d’être alertés en cas d’erreurs de saisie et d’identifier celles-ci. Le message d’erreur doit être aussi précis que possible. En effet, dans certain cas ré-afficher le formulaire en indiquant uniquement « erreur de saisie » ne suffira pas notamment lorsque les champs en question nécessitent un format ou un type de saisie spécifique.
Principe 4 : Robuste
- Le contenu doit être suffisamment robuste pour être interprété de manière fiable par une large variété d’agents utilisateurs, y compris les technologies d’assistance. Cela doit se traduire par le fait d’optimiser la compatibilité avec les agents utilisateurs actuels et futurs, y compris les technologies d’assistance.
- Les pages doivent être valides HTML ou XHTML. Chaque page doit avoir un titre pertinent. Les documents mis à disposition sur le site doivent être eux-mêmes accessibles.